Des raisons de s'inquiéter?

2 août 2017

Publié initialement dans le numéro de mai 2017 d'AutoJournal.

Entretien avec Anthony Okuchi, directeur principal, stratégie des produits, LGM

Par : Krystyna Lagowski, rédactrice d'AutoJournal

Trop de dettes est malsain... pour tout le monde. 

Les Canadiens sont trop endettés, et c'est une source d'inquiétude.

"Les consommateurs achètent trop de voitures", déclare Anthony Okuchi, directeur principal de la stratégie des produits chez LGM Financial Services.

"Il y a cette tendance permanente des gens à allonger leurs conditions pour financer plus de voitures qu'ils ne devraient en acheter. Combien de temps encore peuvent-ils espérer que cela dure ?" Comme les taux d'intérêt ne devraient pas changer radicalement au cours des deux prochaines années, la situation pourrait ne pas changer dans un avenir proche.

"Les responsables financiers devraient enseigner aux consommateurs à faire preuve de bon sens financier lorsqu'il s'agit d'acheter des voitures adaptées à leur budget", observe M. Okuchi. Les données montrent que même si les consommateurs financent leur véhicule pendant six ans, ils l'échangent au bout de quatre ans.

"Il leur reste encore deux ans de prêts sur leur véhicule", note Okuchi. "Ils reportent les deux dernières années de paiement sur une nouvelle voiture. Ainsi, au lieu d'avoir une durée de six ans, ils passent à une durée de sept ans ou de huit ans. Ils finissent par reporter cette dette sur le véhicule suivant. Et cela finit par devenir insoutenable pour le consommateur parce qu'il a de plus en plus d'équité négative sur chaque achat de véhicule qu'il fait par la suite."

L'impact sur le concessionnaire ? Une baisse des ventes à long terme. Si les taux d'intérêt augmentent, cela créera une tempête où peu de consommateurs seront admissibles à un financement parce que leur niveau d'endettement ne leur permettra pas de financer leur prochain véhicule.

Fonds propres négatifs

Pour Claude Moureaux, les prêts à long terme ne sont sains pour personne.

"Nous prévoyons certainement un possible resserrement et une réglementation qui s'installe lentement", déclare M. Moureaux, conseiller stratégique chez Desjardins.

"Avec le nouveau gouvernement qui est entré en fonction, il faudra peut-être un certain temps pour régler différentes choses, mais il y a une possibilité de resserrement sur les durées plus longues et les capitaux propres négatifs. C'est une question de temps, et comme nous sommes une coopérative de crédit, nous sommes très sensibles au fait que notre mandat est de favoriser le crédit responsable."